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Mardi 8 août : Paris - Vers Tsybli
Aéroport CDG, 6h du mat. Mon frère Alexis et moi attendons l'ouverture du comptoir Air France pour embarquer les vélos. Pour la première fois depuis que je voyage, il va falloir payer un supplément au départ de Paris pour les vélos. La responsable clientèle n'en démords pas. Le service habituellement gratuit passe à 40 euros par cycle, plus le carton. Pour ce prix-là, au moins le vélo arrive à l'heure et en bon état à Kiev. Avec Alexis, on prend un heure pour préparer les vélos à traverser l'Ukraine, direction la Crimée, plein sud. 13h00 à l'aéroport, 14h00 sur la route. Première claque : l'alphabet. Il faut réapprendre ses réflexes de lectures. Car contrairement aux pays dotés d'un alphabet arabe, ici on ne trouve que très rarement la double notation. On va donc jongler avec le cyrillique pendant deux semaines. On croit retourner au CP, quand on réapprend à associer les lettres pour former des mots. La seule route qui quitte l'aéroport, c'est l'autoroute. Autorisée aux vélos. Le trafic intense nous pousse à fuir le réseau routier principal. Mais attention à ne pas s'aventurer sur l'équivalent des départementales, le revêtement s'avère tout de suite aléatoire : d'asphalte quand on a de la chance, on peut tomber sur des pavés, de la tôle ondulée, du sable, de la terre, voire un délicieux enchaînement de tous ces ingrédients. A nous donc de viser le réseau secondaire, qui semble un bon compromis entre qualité de route et débit de véhicules. Pour cet après-midi, le vent nous aide à boucler nos 84 km, on bifurque dans un petit village en début de soirée, et on demande si on peut planter la tente. Cette question fait beaucoup rire. Finalement, on hérite d'une baraque en cours de rénovation intérieure, agrémentée de sommiers et de couvertures. Notre première nuit se passe donc sous un toit.

Mercredi 9 août : Vers Tsybli - Les'ky
Belle nuit, lever sans hâte. Après avoir chaudement remercié nos premier hôtes, on continue la route. Pour atteindre la Crimée le plus rapidement possible, il faut passer rive droite du Dniepr. On se cogne notre premier vent de face, sur une bonne dizaine de kilomètres, en prenant une digue qui traverse le fleuve. Au bout de 10 bornes de cette digue, sans échappatoire, un sens interdit barre la suite de la route aux vélos. Bien vus de nous prévenir si tard. Pas grave, on continue, ils ne vont quand même pas placer des policiers sur ce pont. 50 mètres plus tard, un militaire au sourire dissimulé, Kalachnikov à la main, nous beugle dessus :
- "Vous savez pas lire les panneaux ?? Demi-tour les loustics !!"
- "Nous sommes Français, pourriez-vous répéter votre requête à nouveau svp ?"
- "On dégage, ici pas de vélo" (son langage peu châtié trahit une vague impatiente)
- "Ne pourrait-on pas utiliser le trottoir qui longe le pont ?"
- "Dernier avertissement, ma Kalachnikov est chargée."
- "Mais si on utilise le trottoir, on ne gène personne..."
Pas de bol pour nous, notre gars a perdu le concours de pets de samedi dernier et est resté troufion de base, l'officier est de l'autre côté du pont. Notre futé a néanmoins une idée : téléphoner à son chef. On profite de la connexion neuronale du jour, on place tous nos espoirs dans ce coup de fil... Succès ! L'autre côté du pont a donné son accord, on a le droit au trottoir. On remercie l'AK47 et son maître, et on termine la traversée. A l'autre bout, il sont cinq !! Le vainqueur du concours nous attend fièrement debout, ses 4 collègues testent le banc :
- "Vous faîtes quoi comme trajet à vélo ?"
- "Kiev-Yalta."
- (rires) "Vous avez entendu les gars ?? Les deux Français font Kiev-Yalta à vélo ! Vous le croyez ça ?" (rires moqueurs)
- "T'as vu Alexis, les kakis ils le mettent à 6 pour garder un pont ! Tu le crois ça ?"

Notre pause du midi, dans un parc, se ponctue sur une part de halva généreusement offerte par un trio amusé par nos vélos. La communication se limite à quelques phrases, ils ne parlent qu'ukrainien et russe. Même topo le soir, lorsqu'on tente de trouver un hébergement. Contrairement aux autres pays de l'Est dans lesquels j'ai testé cette technique, montrer la tente ne permet pas de la planter dans un jardin. On nous propose un terrain - magnifique - mais éloigné du village. Tant pis pour les contacts.

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Voyage à vélo en Ukraine

Jeudi 10 août : Les'ky - Mykil'ske
On quitte le champ vers 9h00, en choisissant de petits axes, plus calmes. On longe le Dniepr sans le voir. Alors on bifurque à gauche. Chemin forestier, boueux à souhait. Au bout, on croise un motard qui revient de sa baignade. Comme espéré, on tombe sur une minuscule plage, difficile d'accès. Je suis partant pour me tremper. Mais les pieds à peine immergés, une multitude d'asticots me chatouillent les orteils. Changement de programme, on fait une partie de Hive sur le sable. Quand on reprend la route, on tombe sur de petits vallons, les côtes poussent jusqu'à 8%. Les paysages restent mornes : blé, maïs et tournesol alternent sans originalité sur les 105 km de la journée. Alexis a le rythme dans les mollets, il refuse presque de s'arrêter tant qu'il n'a pas consommé sa centaine de bornes. Du coup, on avance plus rapidement que l'ébauche de planning qu'on avait imaginée. Le soir, nouvel échec lors de la tentative d'établissement d'une soirée avec les Ukrainiens. Ce sera dans le pâturage, au bord du ruisseau. La myriade de moustiques est offerte par la maison.

Vendredi 11 août : Mykil'ske - Petrove
Au lever, je répare la crevaison devinée la veille au soir. Puis on continue notre route vers le sud. On s'arrête souvent faire le plein de provisions. Les minis-market nous alimentent en laitages (yaourts), fromage (sorte d'emmental), gâteaux, viande (saucisse fumée), sardine ou thon (le taux d'arêtes diminue avec l'augmentation du prix), boissons (eau surtout gazeuse, sodas). Sinon on trouve beaucoup de fruits et légumes sur le bord de la route, vendus par les producteurs. Certains ne proposent qu'un seau d'oignons, d'autres déversent de pleines camionnettes de pastèques. On réussit à manger équilibré, sans se priver d'un resto de campagne de temps à autre, le tout pour environ 4 euros par jour et par tête. Pour la monnaie, ce pays nous ramène 4 ans dans la passé : une hryvnia vaut un franc, au kopeck près. Dans la soirée, malgré l'orage menaçant, on se fait à nouveau jeter lors de notre tentative de partage de soirée. On plante alors notre tente à la hâte, sous la pluie, le long d'une hideuse usine entourée de hauts murs. Ce décor glauque, mêlé au tonnerre et aux chiens errants donnera à cette nuit un petit cachet romantique.

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Samedi 12 août : Petrove - Champ vers Radushnoye
Tout est sec au matin. Les nuages ont disparu, on n'en reverra plus du séjour. Notre sac poubelle, entortillé hier soir autour d'un vélo, a été chapardé par des chiens. On en retrouve le contenu éparpillé le long du chemin. C'est la seule exception au calme des chiens ukrainiens. On traverse ensuite Kryvyy Rih, ville géante s'étalant sur plus de 40 bornes. On croise un représentant en parfums français qui nous conseille un petit resto pour notre pause du midi. Salade, poulet grillé et bières dans une salle climatisée. Aucun charme, mais reposant. Plus loin dans la ville, on entend une camionette cracher le tube de Desireless : voyage voyage. Surréaliste. Alors que l'on peine à trouver la sortie de la ville, les panneaux indicateurs étant fournis au compte-gouttes, on rencontre Sacha. Il s'évertue à nous raconter sa vie et son pays sans parler un mot d'anglais. Il se débrouille très bien, on passe un bon moment. On retrouve alors son père, qui nous guide pour quitter les tentacules de Kryvyy Rih. Sacha et ses potes nous offrent 2,25 hryvnia en souvenir de ces moments passés ensemble. On donne des cartes postales de Paris. On se pose ensuite dans un immense champ de blé moissonné, sans même faire l'effort de chercher un jardin. A la nuit tombante, le ciel se couvre d'étoiles filantes.

Voyage à vélo en Ukraine

Dimanche 13 août : Champ vers Radushnoye - Un étang le long du Dniepr
On roule vers le Dniepr, qu'on rejoint à Mar'yanskoye. On tourne alors à droite, pour longer à nouveau ce fleuve qui sépare bien le pays en deux. Rive gauche, l'Est, avec les plus fortes proportions de russes, russophones et russophiles du pays. Rive droite, on trouve la population qui a initié la révolution orange de 2004. Le pays n'est pas victime de réelles tensions entre les deux camps, même si les pouvoirs réveillent fréquemment la flamme de la différence. Comme par exemple la traduction en VO ukrainienne, pour la première fois de l'histoire du pays, de deux films américains (Cars et Pirates des Caraïbes 2), qui a été fustigée avec force par la presse pro-russe.

La température grimpe, on souffre aux heures chaudes. Malgré une halte de 4 heures à l'ombre, on ne perturbe pas notre moyenne de 95 km par jour. Le terrain plutôt plat et le vent souvent favorable nous y aident. En soirée, la route rejoint des étangs bordant le Dniepr. Les baigneurs quittent le lieu. On se croise. On installe notre campement sur une colline. Une douche dans le fleuve et un dîner plus tard, on décide de tester la belle étoile, misant sur un assoupissement des moustiques. Mauvais calcul. A 2h du mat, exténués par leur danse suraigüe, on monte la tente pour terminer la nuit.

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Lundi 14 août : Un étang le long du Dniepr - Qqs km après Nova Kakovka
Sous la tente, dès 7h, le soleil cogne, la chaleur nous réveille. On comate 1 heure suite à l'agitation de la nuit. La matinée ensoleillée ne fraîchit pas. Comme on est heureux de se jeter sous le paravent d'un resto-barbecue, pour déjeuner et traîner. L'accueil généreux ne trahit pas la cuisine copieuse. Avant de partir, je demande le jet d'eau pour rincer un tee-shirt portés plusieurs jours. En quelques instants, on nous propose en plus une bassine et du liquide vaisselle. C'est mieux que rien. Toute notre lessive de la première semaine y passe. On quitte le lieu avec plusieurs plans de la ville, dessinés par les serveurs ou des clients. On ne devrait pas se perdre pour reprendre la route de la Crimée. On s'arrête près d'un canal. La qualité de l'eau nous inspire modérément. On ne la boit pas, bien sûr, mais il a fait tellement chaud qu'on se lave un peu avec tout de même.

A Vélo en Ukraine

Mardi 15 août : Qqs km après Nova Kakovka - Rozdolne
Encore une journée chaude, monotone au niveau des paysages, et roulante. On dépasse la centaine de bornes. L'entrée en Crimée est symbolisée par un douanier sous-motivé, et une grosse augmentation des voitures immatriculées en Russie ou en Biélorussie. Bienvenue dans la région touristique d'Ukraine. La mer Noire attire du monde. Les Ladas et dérivées dominent toujours le parc automobile, mais le taux de BM et 4x4 augmentent nettement sur ces routes. On s'arrête à Rozdolne, à proximité de vignes mal entretenues, et encore sans raisin.

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Mercredi 16 août : Rozdolne - Berehove
On part tôt, on veut voir la mer. On roule bien, grâce entre autres à un sympathique vent du nord. Au coucher du soleil, on quitte la route côtière (d'où on ne voit pas la mer), pour rejoindre l'une des nombreuses plages de Crimée. On choisit celle de Berehove. La plage de galets, encore bondée à 20h00, nous accueille pour la soirée et la nuit. Au spectacle : la sono du camping, deux feux d'artifice de villes voisines, le moniteur de jetski qui se la pète, et quelques jeunes qui trinquent avant d'aller rejoindre la sono. La nuit est moins bruyante, malgré le passage de deux hérissons géants à quelques mètres de nos couchages.

Gare de Simferipol en Ukraine

Jeudi 17 août : Berehove - Dans le train Simferopol-Kiev
Pour certains Ukrainiens, la journée débute à 5h30. Etirements, échauffements, assouplissement, baignades... A tous âge, en famille, ou en solo. La plage regorge de sportifs. Alors que pour nous, on fait peut-être notre dernière journée de vélo. On vise Sébastopol pour le début d'après-midi, d'où on doit réserver un train à destination de Kiev. Tout se passe comme prévu, malgré quelques difficultés à trouver la gare. Mais là, sale nouvelle : ni train ni bus pour la capitale. Il y en aurait à partir de Simferopol. On rencontre nos premiers et seuls arnaqueurs : ceux qui proposent une combine pour entrer dans le train sans payer, puis payer plus tard ; et le taxi qui nous annonce la course à 40 dollars pour remonter à Simferopol. Pour nous décourager, ce voleur nous annonce une distance de 100 km. La carte en indique 80. Il est 15h, et on veut les faire avant la fin de la journée, pour assurer nos chances de trouver un moyen de transport pour Kiev. Notre avion de retour part dans trois jours, on ne peut pas boucler le trajet à vélo. Or la Crimée, très prisée en été, semble remplir les trains de la mi-août.

On quitte Sébastopol, on tombe sur de la route de montagne. Paysages splendides. De loin les plus beaux du séjour ! Dommage qu'on ne s'attarde pas. On sait qu'il fera nuit à 20h, et que si on limite les pauses on peut être à la gare avant le coucher du soleil. On enchaîne 2km de montée, 3km de descente sur Inkermann, un peu de plat, puis on repart dans les alignements de cols. Rien de sauvage, ce ne sont pas les Alpes, mais quand on compte les heures, on sent les côtes... Finalement on franchit le panneau Simferopol sous un soleil rasant, et on atteint la gare, évidement postée à l'autre bout de la ville, quelques temps plus tard. Autant la ville s'éteint avec la tombée de la nuit, autant la ferveur autour de la gare s'amplifie avec le départ des grandes lignes. Le Lonely Planet m'annonce un cauchemar : guichetier parlant exclusivement ukrainien, foule oppressante, trains bondés, difficultés pour caser les vélos.

Finalement, en 15 minutes, on obtient la récompense de nos 133 km du jour : 3 allers simples pour Kiev (un pour Alexis, un pour moi et un pour les 2 vélos), dans le train de nuit de 21h30. Passons la galère pour faire entrer 10 bagages et 2 vélos dans une cabine, le tout sous l'œil amusé de Yevgen, notre compagnon de cellule. Il parle anglais, il aime faire du vélo, il rentre de vacances. On va bien s'entendre. On partage le thé, il nous raconte son pays. Excellente soirée, avant de s'endormir, bercés par le rythme irrégulier de ce vieux train.

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Vendredi 18 août : Dans le train - Chez Makhno à Kiev
On émerge vers 11h, la nuit fut chahutée par les nombreux arrêts. Le dicton du jour : "En Ukraine, quelle est la différence entre un train en été et un train en hiver ? En été, les fenêtres ne s'ouvrent pas, en hiver, elle se se ferment pas." En effet, impossible ce matin de décoincer la fenêtre. Yevgen, séduit par notre itinéraire, et déçu de ne pouvoir nous montrer Kiev, décide de nous trouver un guide. Un coup de fil plus tard, et grâce au réseau de solidarité du forum de velokiev.com, on apprend qu'un cycliste sera à l'arrivée du train. Il devrait nous loger et nous faire visiter Kiev. Dommage que l'on ait pas eu connaissance de cette communauté, il y avait moyen de trouver des anglophones un peu partout dans le pays... Après 17h de rail, on apprécie l'entrée en gare. A peine le temps de décharger notre fouilli, de remercier Yevgen pour sa gentillesse et ses contacts, notre hébergeur arrive. Il se fait appeler Makhno. Il nous propose un premier parcours de 15 bornes pour gagner les faubourgs nord de Kiev, au 6ème étage d'un vieil immeuble. On pose nos affaires dans le salon. Notre hôte est peu locace, il répond à peine aux questions, n'en pose aucune. Anar, musicien, cycliste, passionné d'internet et de musique française ; on n'en saura guère plus. On écoute Tryo, la Mano Negra, ou Gogol Bordello en mangeant ses omelettes ou son porridge.

Samedi 19 août : Chez Makhno - Hôtel Expresse à Kiev
Après la nuit la plus calme du séjour, on décide de quitter Makhno pour un hôtel à Kiev. En effet, son appart, trop excentré, ne nous permet pas de voir le cœur de la ville. Donc on rembarque le bardas, et on sillonne la ville tous les 3 à la recherche d'un hôtel pas trop cher et bien situé. Le premier de notre liste est fermé, le second est trop au sud. On choisit l'hôtel Express. Chic et abordable. S'ensuit la visite à vélo du centre ville. Construite sur des collines, peu de rues sont horizontales. Ca offre de beaux panoramas sur les églises orthodoxes. Dans la soirée, on salue Makhno, on part faire nos emplettes dans l'une des boutiques ouvertes jusqu'à 24h, et on se gave à l'hôtel.

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Dimanche 20 août : Hôtel Express - Aéroport de Borispil
Petit déjeuner inclus. On ne se prive pas. Ca ne nous empêche pas de perdre 2 kg chacun sur la quinzaine. On respecte l'horaire du check-out, midi pile. Puis direction aéroport de Borispil. On s'offre une halte à proximité du site religieux de Laure des Catacombes. Les derniers kilomètres se font sur l'autoroute. On retrouve l'aérogare, petite et active. On délimite notre territoire dans un renfoncement. 11 heures d'attente.

Lundi 21 août : Borispil - Paris
On n'a que vaguement dormi dans l'aéroport. Les sacoches, réordonnées pour la soute, les vélos conditionnés pour éviter les tracas logistiques, on se sent parés pour la dernière épreuve ukrainienne : l'enregistrement des bagages. Soucis inutile. Ukranian Airlines nous offre la gestion la plus simple, rapide et efficace de la problématique vélo : en quelques secondes, deux gars viennent chercher les montures, personne de pèse quoi que ce soit, aucun supplément, inutile d'empaqueter. Et tout arrive à temps et en bon état à Paris. L'avion était pourtant complet. On retrouve donc la France en fin de matinée, après ce séjour décevant d'un point de vue rencontre, à cause de la barrière linguistique mais plein côté sport (plus de 1100 km) et nature (10 nuits dehors).

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