Avant Pays précédent (Ukraine)
DrapeauBelgique - 2007
A suivre...

Dimanche 1 juillet : Paris - Larouillie
Nous garons notre voiture et débarquons tout son chargement chez les parents d'Olivier, un copain de CCI. Il habite à côté de la frontière Belge et connaît bien les circuits cyclistes de la région. On récupère même sa carte au 1:200.000 du sud de la Belgique. Outre Sandrine, ma compagne de voyage et de vie, nos deux garçons sont du parcours. On a souvent expérimenté des circuits de quelques heures à quelques jours dans les environs de Nantes, mais nous quittons la France en famille pour la première fois. Et cette année, Dorian ayant passé la barre des 5 ans et surtout celle des 20 kg, on avait décidé qu'il pédalerait, contrairement à son frère, Oscar, qui peut encore profiter de la vie de pacha vautré dans la carriole.

Lundi 2 juillet : Larouillie - Sars-la-Buissière
En ce lundi matin, aux alentours de 10h, on quitte le petit village de Larouillie dotés d'un bon petit déjeuner et de chaleureux encouragements. Olivier part plein sud pour des aventures pyrénéennes. Nous allons vers le nord. On quitte au plus vite la N2. L'Est du 59 est plus vallonné que prévu, Dorian souffre assez rapidement des dénivelés, même minimes, de la région. Vivement le plat pays, jure-t-il ! Si bien qu'en début d'après-midi, on décide d'utiliser notre Trail Gator, une barre de remorquage qui relie un vélo d'adulte à un vélo enfant. Et Dorian est dispensé de forcer dans les montées, c'est Sandrine qui tracte... Hélas, la fixation vrille légèrement, et le vélo penche à gauche. Je redresse le tout, mais sans grand succès : le vélo de Dorian se couche sur la route. Il lâche son guidon et se retrouve au milieu de la chaussée. Grosse frayeur, accentuée par une violente averse, mais pas de bobo. On change de technique : les 2 enfants dans la carriole derrière moi, et Sandrine tire le vélo sans passager.

On rejoint la Sambre à Jeumont, petite rivière généreusement équipée d'un chemin de halage. Dorian peut reprendre sa monture, n'étant plus inquiété ni par les dénivelés ni par la circulation. On passe la frontière sans s'en apercevoir. Bifurcation à gauche vers Sars, et on atteint, au fond d'une impasse campagnarde, l'habitation de Caroline et Olivier. Eux-mêmes voyageurs, Olivier a carrément réalisé le tour du monde à vélo avec son frère, nous les avions contactés avant de partir via le CAC. On parle Belgique, bière et voyage autour d'un bon repas, contents d'avoir terminé cette journée que nous pensions être la plus dure.

***

Mardi 3 juillet : Sars-la-Buissière - Bois d'Haine
On quitte notre délicieux refuge sous une petite pluie. Ce n'est pas difficile de rejoindre la Sambre jusqu'à Charleroi. On nous a promis un décor lunaire à l'approche de cette ville industrielle : on s'imagine des usines à perte de vue, de la rouille et des hangars sinistres. Mais un chemin de pavés défoncés remplace la piste cyclable. Avec la carriole, on préfère quitter ce parcours chaotique. Tant pis pour les paysages d'un autre siècle... Dernier obstacle : une flaque boueuse de 10 mètres de long. Profondeur indéterminée. Les enfants, dans la carriole, s'amusent de se sentir voguer sur l'eau sale. A mi-flaque, une brique cachée bloque l'attelage, je suis obligé de poser le pied dans ce mélange putride. Dorian et Oscar sont ravis. Le reste de la route vers Bois d'Haine est plus commun, chiques baraques et petits lotissements bordent la route. On arrive le soir chez Marcel et Nicole, contactés également avant le départ.

Marcel est un fou de vélo. Il avale 15.000 km par an, participe à tous les projets dont il entend parler s'il y a un rapport avec les deux roues. Il prévoit par exemple d'être l'un des 4000 à réaliser le Paris-Brest-Paris fin août. On se couche avant qu'il n'ait eu le temps de nous conter tous ses exploits.

petit dejeuner

Mercredi 4 juillet : Bois d'Haine - Céroux-Mousty
Pour le petit déjeuner, Nicole dégaine des pistolets (petits pains ronds, vocable belge). Nous partons donc le ventre plein, accompagné par Marcel et son GPS. Il nous mitraille de photos, qu'il communiquera à son pote René pour un reportage sur notre escapade en famille. On fait 42 km tous les 5, avec des pauses sous les ponts lorsque la pluie se fait trop violente. Une dizaine d'écluses rythme notre journée. A l'approche de Céroux, notre guide du jour nous laisse poursuivre notre route ; lui refait le trajet en sens inverse. Notre soirée se passe dans la lointaine banlieue de Bruxelles, chez Christine, Dominique, et leurs filles Marine et Pauline. Encore un accueil fabuleux ! On profite de l'immense jardin.

***

Jeudi 5 juillet : Bruxelles
Journée sans vélo, on visite Bruxelles : ses fresques murales, son garçonnet pisseur aujourd'hui déguisé en cow-boy, sa soeur méconnue (Janneken), son musée de la BD et ses bars à bières. On retourne à Céroux le soir.

Vendredi 6 juillet : Céroux-Mousty - Oteppe
Route vers l'Est. La météo est toujours mitigée : certes on ne crève pas de chaud, mais on ne profite jamais de plus de 2 heures sèches consécutives. On passe à Perwez (mieux vaut le prononcer Pervé que Perouaise si on veut éviter les sarcasmes des locaux), d'où on dégotte un petit chemin étrangement répertorié sur la carte. Etroit et pavé, on apprécie tout de même le calme de la solitude pendant ses 4 km jusqu'à Eghezée. La route n'est plus très longue pour rejoindre l'immense site du camping d'Oteppe. Ce centre de vacances, bien loin du camping familial, compte terrains de foot, piscine et surtout une gigantesque aire de jeux pour les enfants, avec au moins 50 activités pour les gamins, qui n'en reviennent pas... Dur de les arracher de là pour aller se coucher.

***

Samedi 7 juillet : Oteppe - Ayeneux
Superbe parcours jusqu'aux faubourgs de Liège. Ce n'est qu'à partir du stade du Standard, le club de foot local, ça devient désagréable. Les panneaux du Ravel nous mènent sur un minuscule sentier noyé entre plusieurs artères importantes. Après quelques centaines de mètres, arrive ce qu'on redoutait : le cul-de-sac. Tout le monde descend de la carriole, je dois la détacher pour faire demi-tour dans un espace aussi exigu. On peste pour s'extirper des méandres de Liège. Puis vient le second obstacle de la journée : la montée de Fléron. 9% pendant 2km. Je demande aux enfants de descendre de la carriole pour m'alléger de 35 kg. On stoppe dans un petit camping.

Dimanche 8 juillet : Ayeneux
Jour de pause. On a encore les stigmates de la grimpette de la veille. Le programme reste chargé, bien que moins éprouvant : piscine, entretien des vélos, sieste, lecture, toboggan géant, hot-dog, frites, bière.

***

Lundi 9 juillet : Ayeneux - Nandrin
La côte de Fléron est plus facile dans ce sens. On longe L'Ourte, Do pédale pendant qu'Oscar compte les hérons. On a droit à notre drache (grosse averse, vocable belge) quotidienne, mais le tracé est très agréable. On quitte la rivière à Esneux, Do rejoint son frère dans le carrosse et on se faufile dans de petites collines, prémisses ardennois. On retrouve le plaisir de passer une soirée chez des CAC Belges : Bernadette, Gérard, Charlotte, Mathieu et leur chienne Zorra nous hébergent pour la nuit à Nandrin.

oies

Mardi 10 juillet : Nandrin - Godinne
On roule jusqu'à Huy avec Gérard et son fils Mathieu. On casse la croûte ensemble, pile au moment de la seule averse du jour. Eux retournent chez eux, nous poursuivons le long de la Meuse. Les indications du Ravel nous déçoivent encore. Parfois absentes, parfois contradictoires. Jamais homogène : le panneau peut être orange, ou blanc, ou bleu, avec ou sans numéro de Ravel, rarement accompagné d'une direction. Savoir s'il faut longer la Meuse sur sa rive droite ou gauche, sur un chemin dédié ou aux côtés des véhicules motorisés revient parfois à un vrai casse-tête. En même temps, Ravel signifie Réseau Autonome des Voies Lentes, il faut savoir profiter du faux rythme imposé par les pavés et les routes défoncées. Vers Andenne, on croise deux Hollandaises sur la route de la Méditerranée. On s'échange des infos sur l'état de la piste que chacun vient de parcourir.

Le soir, en cherchant le camping de Bois-de-Villers, on découvre avec joie qu'il se situe au sommet d'une côte de 2 km, à plus de 8%. Epuisés, on apprend avec encore plus de plaisir qu'il est fermé, le propriétaire ayant été assassiné il y a quelques jours. On fuit la scène du crime en empruntant la descente asymétrique. 1 km à 13% a le don de bousiller les patins des freins et les phalanges quand on est suivi par une charrette de 50 kg. On bifurque vers le camping de secours, désert, à Modinne. Les propriétaires sont eux vivants, bien que froids.

***

Mercredi 11 juillet : Godinne - Mariembourg
On occupe notre matinée à remonter la Meuse. On se fait doubler par une famille de Suisses. Ils rentrent à Genève à vélo après avoir fait l'aller en train. La traversée de Dinan est fantastique. Quelle magnifique petite ville ! Bien sûr, on se plante de rive pour trouver le Ravel, mais à partir d'Hermeton, on profite enfin d'un parcours balisé fabuleux dans la forêt : le Ravel 2 nous mène jusqu'au pied de la maison de Françoise, Olivier et leur fils Nicolas. On y est encore une fois reçu comme des princes. Je pensais avoir un ou deux contacts grâce au CAC, mais presque tous ceux à qui j'avais écrit m'ont répondu positivement. Nos hôtes du soir planifie un tour du monde pour 2009. Le matériel est prêt, la motivation à 100%. On espère que leur trajet les mènera à Nantes ;-)

Jeudi 12 juillet : Mariembourg - Larouillie
Dernière journée pour boucler la boucle. Couvin, Chimay, Macon, frontière française, Trélon, Glageon, Féron et Larouillie seront nos derniers villages traversées. Un total de 500 km (120 pour Dorian sur son vélo), 2 cols, et aucun pépin mécanique. A Chimay, pour s'assurer que nous ne nous perdrons pas, celui à qui je demande mon chemin fait un bout de trajet en voiture à notre rythme. Le soir, Paul et Nicole, les parents d'Olivier, nous retrouvent en pleine forme, prêt à renouveler l'expérience cyclo-familiale loin de nos bases.

***
Valid XHTML 1.0 Strict Valid CSS! Creative Commons License
Les illustrations sont mises à disposition sous un contrat Creative Commons.
Vous pouvez contacter l'auteur de ce site.