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Dimanche 12 novembre : Gorizia - San Michele Al Tagliamento
Les paysages et montagnes de Slovénie se terminent, la route devrait être plate au moins jusqu'à Nice. J'avance bien. Record perso battu, 108 km. J'applique la méthode Bubka, je bats mon record de quelques mètres à chaque fois pour qu'il reste accessible. Je demande à une vieille dame un coin de jardin. Son refus catégorique est le plus virulent du voyage. Plus tard, je rencontre Franco. Son jardin m'est grand ouvert, ses bouteilles aussi. On dîne en famille (à 8), avec un de leurs amis qui a travaillé en France, très efficace pour la traduction. Soirée bruyante, accompagnée par une sorte de Telefoot non stop.

Lundi 13 novembre : San Michele Al Tagliamento - Dolo
Je m'aperçois en me levant que le petit problème de roue arrière que j'avais hier provient d'une crevaison. Je profite du garage pour réparer, puis de la pluie pour être trempé en quelques minutes. A une station service, où j'achète une carte, un Italien m'offre un chocolat chaud, bienvenu sous le déluge. Le reste de la journée se passe sans le soleil, et sans le petit drapeau que je retire pour des raisons footbalistico-diplomatiques. Armando accepte que la tente soit plantée dans sa grange (ça me fait deux toits), et je dîne chez ses voisins. Paulo, apiculteur amateur, m'offre un bocal de sa production. Nuit paisible.

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Mardi 14 novembre : Dolo - Mantova
Armando décide de m'accompagner avec sa bicyclette sur une dizaine de kilomètres. Il en profite pour me faire découvrir quelques curiosités locales. Et je reprends ma route vers l'Ouest. Journée humide par bribes et ensoleillée par miracle sur la fin. Je rejoins Mantova, après 122 bornes (new personal best), où m'attendait une ferme ; ça faisait longtemps.

Mercredi 15 novembre : Mantova - Castel San Giovanni
Le brouillard commence le matin. Quand on l'insulte, il devient pluie. J'y ai droit non-stop toute la journée. Le plus désagréable, c'est la période qui précède la saturation en eau. Une fois que tous les vêtements sont imbibés, chaussures comprises, le regard amusé des automobilistes se vit mieux. Comme je choisis depuis quelques jours de foncer vers la France pour retrouver des amis et de la famille à Nice, peut-être Montpellier et Lyon, je prends les grands axes. Qui dit pluie dit flaque, qui dit grand axe dit camion. Le mélange des deux me hante. Je tente une combinaison pour pied à base de deux chaussettes et d'un sac plastique. Bilan : deux paires de chaussettes mouillées au lieu d'une, et le pied droit légèrement enflé à cause du manque de respiration. Trempé, je plante la tente chez un Italien qui ferme sa porte après m'avoir indiqué un emplacement. Je découvre alors la liste des affaires mouillées, dont l'intérieur de la tente intérieur et le duvet. Koool.

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Jeudi 16 novembre : Castel San Giovanni - Villavernia
Je garde espoir pour la météo jusqu'au moment où j'ouvre ma tente pour glisser un regard. Gris. Je conseille le doux moment où l'on enfile les chaussettes mouillées et froides avant de mettre les chaussures, dans le même état. Je repars en même temps que la pluie. Je rage de ne pas être très bien équipé contre elle... Du coup, je fais halte dans un hôtel moyen en milieu d'après-midi, et transforme la chambre en étendage. Mais il fait trop humide ici pour que j'obtienne de brillants résultats. Soleil, revient !

Vendredi 17 novembre : Villavernia - Pietra Ligure
J'entame mon quatrième mois, en roulant vers la côte d'Azur. Le temps, toujours bouché, déverse des tonnes d'eau sur le nord de l'Italie. Les torrents boueux témoignent de la montée des eaux. Des ouvriers bloquent parfois une voie pour dégager des blocs de terre que la pluie détache. En arrivant à Gènes, tout s'éclaircit : je découvre la mer, la pluie cesse, la route magnifique et tortueuse me dirige vers la France. 133 km aujourd'hui, et encore un bonne centaine au programme de demain. Il me faudra rallier Nice, où Gé m'attend.

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Samedi 18 novembre : Pietra Ligure - Ventimiglia
Soleil du matin, mais porte-bagage avant partiellement détruit. Ca doit provenir des chocs répétés avec le chargement avant relativement important depuis que, dame Sandrine partie, j'ai dû tout transporter. Les pluies des derniers jours ayant causé d'importants dégâts, les cantonniers coupent la stato strada 1, qui longe la côte. Les déviations proposées empruntent soit l'autoroute, soit de petites voies qui s'enfoncent dans les prémices alpins. Mais les cantonniers, compréhensifs, acceptent que j'utilise les routes qu'ils bloquent...Ca me permet d'arriver en re-France en début d'après-midi.

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