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Mercredi 27 septembre : port de Swinoujscie - hôtel de Swinoujscie
On quitte la Suède à Ystad, notre arrivée à Swinoujscie, prévue à 20h, s'effectue sans retard. Il nous faut encore prendre un bac pour rejoindre le centre ville. En cherchant le camping survient notre (et ma) première crevaison. A 21h, sous un orage naissant, le moment était plutôt mal adapté pour cette expérience nouvelle. Je répare le soir à l'hôtel. Nous retrouvons le sourire en voyant les tarifs des restos : un repas, arrosé qui plus est, à 60 francs... pour 2 personnes.

Jeudi 28 septembre : Hôtel de Swinoujscie - Frontière allemande
Nous passons notre seconde journée polonaise...en Allemagne. Le poste frontière étant à moins de 3 km de la ville, on franchit la douane presque uniquement par jeu. On fait un peu la queue pour retourner dans la Communauté Européenne.

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Jeudi 28 septembre : Ahlbeck - Ducherow
Une fois passés, on déjeune et on s'aperçoit qu'on peut rejoindre une grande ville polonaise une centaine de kilomètres plus au sud. Nos provisions sont faites pour 24 heures, alors on s'offre un petit bout d'ex-RDA. 77 bornes plus tard, on trouve jardin à notre tente. On retournera en Pologne demain.

Vendredi 29 septembre : Ducherow - Frontière vers Szczecin
Chose promise chose due, nous revoilà en Polska. Contrôle moins sévère qu'à l'arrivée de Suède. Mimi la coccinelle nous accompagne pendant 30 km, restant sagement sur la pochette de guidon de dame Sandrine, toute triste quand l'insecte décide de nous quitter...

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Vendredi 29 septembre : Frontière vers Szczecin - Szczecin
On fait nos courses dans un supermarché Géant, et installation dans le jardin de Miroslav, à quelques centaines de mètres du centre de Szczecin. Son invitation à prendre le thé se transforme en dîner, et la soirée complète notre liste de bons souvenirs. Il a beaucoup voyagé pour travailler, il nous parle de sa période pêcheur au Pérou. On ne parle aucune langue commune avec lui, mais son habitude à se faire comprendre est flagrante, et la discussion est relativement fluide. Sa maison est mi-achevée : la frontière est-allemande toute proche a apportée beaucoup d'argent, mais la manne semble épuisée plus vite que prévue...

Samedi 30 septembre : Szczecin - Ryszowko
Après 2 journées de 75 bornes, on souffle un peu. Quitter le centre de Szczecin est totalement inadapté aux cyclistes, d'où une matinée plutôt pourrie. Les bus nous frôlent et le bas-côté est imprinticable. Net mieux l'après-midi, avec un axe moins chargé. Dés qu'on en sort, on rencontre même des coins de franche Pologne profonde. On y dort, dans le jardin de Darek. Nuit passablement agitée par des altercations canines.

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Dimanche 1 octobre : Ryszowko - Mysliborzyce
Petit dej offert, devant le top 50 polonais et risible. On repart bardés de fruits : pommes, raisins et noix, du jardin. Plein sud toute la journée. Resto du midi ; au prix auquel ils sont, on ne se prive pas. Le soir, on trouve un village au terme d'une route caillouteuse. Jasek parle anglais, Katarzyna quelques mots de français. Ils ont notre âge et on passe une merveilleuse soirée en leur compagnie, ainsi que notre baptème cahotique en Fiat 126...

Lundi 2 octobre : Mysliborzyce - Deszczno
Après un chaleureux au revoir à nos hôtes d'un soir, nous rencontrons notre première pluie depuis bien longtemps. Ca dure peu. Juste de quoi gâcher notre déjeuner sans abri. Mais le reste de la route est tranquille. On fait nos 75 km sans forcer. Quand Anna nous voit frapper à sa porte, elle hésite, et nous explique qu'elle préfère attendre son mari pour prendre une décision quant à un éventuel hébergement. Elle apprend qu'on est français, et s'intéresse à notre projet. Quand son mari arrive, il hurle de joie en nous voyant et le dîner est entamé. Nous ne plantons pas la tente dans leur jardin, ils nous proposent une chambre. Et on découvre que le Raki peut se boire pur, ou que la Zubrowka se mélange à du jus de pomme. Quand cesserons-nous de nous étonner du fabuleux accueil polonais ?

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Mardi 3 octobre : Deszczno - Torzym
Depuis quelques temps, on ne prend plus nos petits dej seuls. Aujourd'hui ne fait pas exception. Le départ est matinal, jour de semaine et hôtes travailleurs obligent. The sun is back. Et la forêt en automne ensoleillée se traverse avec plaisir. Pour notre soirée, on ne change pas un pays qui gagne : l'équation un essai = un accueil chaleureux se confirme. Nous goûtons au bigos qu'a préparé Ryszard, un plat essentiellement à base d'oignons. Nous discutons exclusivement en polonais, les gestes, la patience et notre guide de conversation se relayant pour nous aider.

Mercredi 4 octobre : Torzym - Sulechow
Une fois de plus, nos céréales du matin restent sagement dans leur sacoche. On se fait servir le thé chaud et les habituels pains fromage jambon tomate, bien utiles pour pédaler. Les paysages se ressemblent un peu depuis quelques jours, avec une alternance de champs, de petits villages et de forêts. Les petites routes que nous choisissons sont dans un état tout à fait correct, mis à part un tronçon de 5 km intégralement pavé. Avec les vélos chargés, on préfère abandonner et prendre un axe plus important. Notre maison-hôte est belle, nous plantons la tente. D'après la météo, la nuit devrait être pluvieuse. On nous loge donc à l'intérieur. Finalement, il ne pleuvra pas.

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Jeudi 5 octobre : Sulechow - Wschowa
Matinée brumeuse, nous branchons les dynamos pour la première fois en plein jour. Nous roulons sud-est direction Wroclaw (prononcez vrossouaf sinon personne ne comprend). Nous traversons quelques villages qui correspondent à l'image que l'on a de la Pologne des années 80. Pas très gais, des bâtisses délabrées, quelques échoppes moyennement achalandées. Mais ces clichés sont terriblement rares. Après une longue incompréhension, on nous laisse planter notre tente. Puis, à la fin du dîner arrosé par un vin de cerise maison, le scénario de la veille se réitère : on nous impose un lit à la place de nos duvets. Par politesse, on accepte. On bénéficie même du Télétexte pour avoir quelques infos de France.

Vendredi 6 octobre : Wschowa - Wotow
Aujourd'hui nous dépassons la barre des 3000 km, au terme d'une grosse balade de 90 bornes. On n'avait plus roulé autant depuis les Pays-Bas ! Cet aprèm, nous croisons un surprenant papi à vélo. Il nous fait signe de nous arrêter, nous rejoint, et inspecte nos vélos. Il nous montre fièrement ses 3 plateaux et 8 pignons, grâce auxquels il peut gravir des montagnes et dépasser les 40 km/h. Quand j'enlève une sacoche pour lui montrer nos porte-bagage, il jubile : il veut les mêmes, et griffonne quelques mesures pour pouvoir en reproduire. Soirée "classique" ; on monte notre tente, puis on nous installe un lit, etc...

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Du Samedi 7 octobre au Dimanche 8 octobre : Wotow - Wroclaw
Les derniers coups de pédale avant Wroclaw, 3ème ville du pays. On s'installe en début d'après-midi dans un foyer pour professeurs, et on abandonne les cale-pied pour deux jours. La place centrale (Rynek), très typique, mérite qu'on en fasse plusieurs fois le tour. On visite la ville accompagné par Steve, un néo-zélandais rencontré dans le foyer. Il s'offre une année de voyages, mais se déplace en avion et train. Et on n'oublie pas de se reposer, en pensant à nos premières montagnes, celles qui nous barrent la route vers la République Tchèque.

Lundi 9 octobre : Wroclaw - Strzelin
Nous sortons du foyer après un réapprovisionnement dans la grande halle de la ville. Il fait un peu froid, j'utilise mes gants. Dame Sandrine se couvre d'un tee-shirt, une polaire, plus un anorak coupe-vent. Je me contente d'un tricostéril et d'une polaire. Ca nous laisse un peu de marge pour les vrais froids de l'hiver. Pour les cols roulés, bonnets, gants de soie, pulls, écharpes, parka, soit ils sont au fond des sacoches, soit on compte les récupérer lors de la rencontre prévue avec nos parents à Vienne, le 20 octobre. Le trajet d'aujourd'hui n'est guère transcendant, les montagnes pointent à l'horizon mais la route reste plate. Nous nous installons dans un camping gratuit pour les tentes (c'est ce qu'on nous a fait comprendre).

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Mardi 10 octobre : Strzelin - Bardo
Enfin, enfin, un nouveau décor. Nous plongeons dans les Sudètes, dont les crêtes dessinent la frontière avec la République Tchèque. On passe l'après-midi sur un circuit qui rappelle un peu les vallons du nord de la France. Vers 16h, on profite de nos premières ascensions. Trois seulement, mais assez pour tester le physique. Je me sers pour la première fois du petit plateau. Dame Sandrine souffre sur les derniers mètres. On s'arrête donc dans un petit village de 4 maisons, et l'on goûte à nouveau à l'hospitalité locale. Le thé chaud n'avait jamais été aussi réconfortant. Les parents de Camilia force leur fille à nous parler en anglais, mais ses 2 ans de cours ne lui suffisent pas pour établir une conversation intéressante, on utilise donc un polono-geste pour expliquer notre projet.

Mercredi 11 octobre : Bardo - Miedzylesie
Omelette du matin. Au revoir à toute la famille. Du coup, on reprend la rude montagne un peu tardivement. Ce n'est en fait qu'une série de cols de 600 mètres d'altitude. Le vent souffle par moment pour nous faire regretter le Danemark. Ce qui nous empêche de passer la frontière aujourd'hui. Cela nous donne une nouvelle occasion d'apprécier une famille polonaise. Stanislaw et Jadwiga ne nous laisse même pas monter la tente et déplace un de leur fils pour libérer une chambre. On peut discuter en allemand, il a travaillé en Allemagne plusieurs années et le parle largement mieux que nous.

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Jeudi 12 octobre : Miedzylesie - Frontière avant Kraliky
Les enfants vont à l'école, donc pas de grasse matinée. Il faut bien avoir quelque chose à reprocher à la Pologne. Nous ne pédalons que 6 km avant d'atteindre la douane qui nous sépare de la République Tchèque. Les derniers mots de polonais que j'entends sont les voeux de bon anniversaire que me souhaite le douanier en voyant mon passeport.

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