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Mercredi 30 août : De Lutte - Ochtrup
Après une semaine en Hollande, entrée en Allemagne. Nous craignions perdre rapidement tous les acquis des Pays-Bas, à tord. Nous avons toujours nos chères pistes. Et comme il y a moins de vélos, elles nous appartiennent presque. Aucun problème pour se loger ce soir : à la deuxième maison, un jardin fraîchement tondu nous attend. Pour une nuit calme bien que momentanément agitée par une vache malade.

Jeudi 31 août : Ochtrup - Munster
Réveil plutôt tardif, ensoleillé par une proposition de petit déjeuner - la seconde en deux jours - à laquelle nous n'avons opposé aucun refus. Frugal et complet, nous sommes bombardés de questions et je me replonge dans mes souvenirs d'allemand pour y répondre. On ne quitte la famille Ossendorf qu'à 11h30, après une bonne douche, quelques victuailles et une carte de la région en poche. Perturbés par cet accueil, on fait fausse route et rallongeons notre courte étape vers Munster. On y gagne en paysages ruraux charmants. On retire nos premiers Deutsche Mark, et TD-1 est notre nouvel opérateur. C'est pas intéressant mais ça m'amuse. Ce soir, en cherchant à planter, on tombe sur des fermiers en plein "écornage" de veau. Avec une sorte de fer à souder géant, le veau est brûlé à la naissance de ses cornes. Et se débat, animé par une peur visible. Trash.

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Vendredi 1 septembre : Munster - Sunninghausen
Derniers kilomètres vers le confort d'une maison allemande, où nous sommes invités pour le week-end. Un petit souci dans la lecture de la carte récupérée hier se trouve à la source d'un détour sans gravité. La fin du parcours empruntait un sentier cycliste fort agréable, mi-forestier, mi-champêtre. Une forte pluie accompagne notre arrivée à Sunninghausen. Aucune difficulté pour trouver la maison d'Etienne et Betina. Accueil chaleureux et reposant. Nuit dans un vrai lit.

Du Samedi 2 septembre au Dimanche 3 septembre : Sunninghausen
Repos. Visite de la région. Balade à pied. Calme. Lessives. Bières. Léger délestage. Graissage des chaînes. Pour la suite du parcours, on prévoit Hanovre (verra-t-on l'expo ?), Lubeck, et le Danemark.

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Lundi 4 septembre : Sunninghausen - Bilefeld
Au revoir du matin, et temps correct malgré les prévisions météorologiques allemandes, aussi aléatoires qu'en France donc. On a récupéré des Carambar chez Etienne et Betina. La preuve : "L'institutrice demande à Julien : -Quand je dis "Il pleuvait", de quel temps s'agit-il ? - D'un sale temps, madame !". Comme quoi même à l'étranger on garde le contact avec la culture française. La route vers Hanovre pourrait se faire en deux jours, mais on part sur un rythme qui en impliquera plutôt trois. Surtout que reviennent des anciens souvenirs de la Somme et de l'Oise : des collines. De celles que l'on devine à peine quand on conduit une voiture, mais qui se repèrent dès les premiers mètres à vélo. Soirée calme, dans un grand jardin. Dîner en compagnie de quelques hérissons peureux, vers Bielefeld.

Mardi 5 septembre : Bilefeld - Hameln
Dialogue dans la rue (en pseudo-allemand) : Je demande : "Quelle direction pour Lemgo s'il vous plaît ?" -"Vous y êtes !" -"...alors pour Hanovre ?" -(réponse avec le ton que prendrait un piéton parisien si on lui demandait la rue à prendre pour aller Au Mans) Mais, c'est à plus de 100 km ! - C'est pas grave. De toutes façons on vient de Paris. ... Du coup, on parle un petit peu de notre projet avec ce charmant monsieur, qui nous emmène sur quelques centaines de mètres et nous indique la route à prendre. Pause nuit quelques bornes après Hameln. On prévoit de se lever tôt pour visiter l'expo demain. On est à la limite de la pénurie de sacs plastiques. Et en Allemagne, les commerces n'en proposent pas. Va falloir ruser.

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Mercredi 6 septembre : Hameln - Hanovre
Départ à 9h, quasi un record, pour arriver tôt à l'expo 2000 d'Hanovre. Un facteur en fin de tournée nous trouve de purs raccourcis et nous guide vers un camping et l'expo. Le camping n'était autre qu'un ex-terrain vague le long de la voie ferrée réquisitionné par l'organisation pour loger la foule se rendant à l'événement international. Ce qui ne l'empêche pas d'être cher. Son seul atout : la proximité de l'immense terrain d'exposition. En arrivant à 15h, on ne pouvait imaginer tout voir. On a tout de même eu le temps de visiter les pavillons européens. La France, sponsorisée par EDF, Airbus, l'Aérospatiale, Peugeot, le futur parc Vulcania, etc, donne le ton du salon. Tout est fait pour vendre : shops, restos, bars, sponsors à gogo. Une sorte de pub géante dont on paye l'entrée. Sortent du lot les pavillons hongrois (magnifique architecture et documentaire calme sur la nature et l'histoire du pays), l'Estonie (un curieux décor fait de carottes volantes géantes, sous lesquelles un pianiste déchaîné se défoulait avec talent), et la Roumanie (jolis spectacles traditionnels). Puis la pluie a gâché la fin de soirée, et nous sommes partis nous coucher dans notre bourbier.

Jeudi 7 septembre : Hanovre - Celle
Quitter la banlieue d'Hanovre en direction de Hambourg, en étant cycliste, n'est pas chose aisée. Les seules indications sont adressées aux visiteurs de l'expo, ceux qui la quittent doivent se débrouiller. Et comme les pistes cyclables ne sont pas idéales en Allemagne (j'y reviendrais dans le pti bilan), nous nous sommes quelque peu égarés. Vue qu'on a décollé du camping miteux qu'à midi, on se retrouve ce soir assez près d'Hanovre, à Celle. Un petit chemin accueille notre toit ambulant, avec l'accord du propriétaire, qui nous a proposé la douche pour demain matin. On devrait entendre la ligne Hanovre-Hambourg. Mais on n'en est pas à 20m, comme hier. La nuit va être plus apaisante.

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Vendredi 8 septembre : Celle - Uetzen
A la sortie de la douche, la famille Kempken nous propose le petit dej. Ce n'est pas la première fois que l'Allemagne nous réserve une telle surprise. Cet encouragement nous aide à parcourir les 80 km de la journée, malgré un crachin quasi ininterrompu. Au programme, forêt vallonnée alterne avec canal plein de péniches. 90% de la journée en pistes cyclables. C'est un peu après Ueltzen que nous bifurquons vers un petit village dans lequel nous espérons trouver accueil. Un promeneur avec son chien nous sert d'interprète, nous accompagnant à chaque tentative...jusqu'à la bonne. Nous terminons dans un jardin, avec les poules (couchées à 20h), une bière à la main. Le bonheur ? Gustave, le chat pas sauvage, partage notre repas.

Samedi 9 septembre : Uetzen - Talkau
On promet d'envoyer une carte des Champs-Elysées à Heinz, qui a du mal à croire à notre projet. Nous partons avec quelques fruits de son jardin. La route longe un canal, et la pluie la rend désagréable et amplifie la monotonie du paysage. Après 3 heures dans ces conditions, nous quittons cette piste en terre battue pour du goudron, plus efficace. Nous assistons à un impressionnant spectacle : mieux qu'une écluse, un ascenseur pour bateaux. C'est une véritable attraction locale, drainant touristes et toutes les arnaques qui les entourent. Nous fuyons. A Tulkau, Astrid et Helmut nous offrent jardin et thé chaud. Ils ont eux-même, dans leur jeunesse, voyagé, mais à cheval, et ont connu le plaisir de trouver un gîte. On tombe dans ce village le jour de sa fête annuelle, animée par une fanfare d'un niveau mode.

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Dimanche 10 septembre : Talkau - Lübeck
On tarde à quitter Talkau. Puis nous reprenons le canal, aujourd'hui sous un soleil qui nous permet de faire sécher quelques affaires. Ca ne nous était pas arrivé depuis que nous avons pénétré le territoire allemand. Petite étape et halte à Lubeck. Personne ne pense qu'il y ait un camping à sa proximité, et l'office du tourisme ferme une minute avant notre arrivée. Nous nous rabattons sur un hôtel, dont la chambre se transforme vite en séchoir géant : la tente et notre lessive de la semaine se pendent aux lits. Survient la grosse galère du jour : la carte Compact Flash avec toutes les photos d'Allemagne rend l'âme sous nos yeux, et nous perdons quelques belles images. Nous partons en ville nous consoler.

Lundi 11 septembre : Lübeck
Journée de pause à Lubeck. A pied. La vieille ville hanséatique est pleine de charmes que nous n'aurions pu voir à vélo. Au hasard des rues, quelques ruelles cachées et basses de plafond donnent sur d'admirables cours quasi secrètes et désertes. Le reste de la ville mérite d'y consacrer quelques heures, malheureusement certains bâtiments ferment le lundi. La ville mise sur le contraste entre son époque faste commercialement, en tant que port majeur de la Baltique, et les attractions modernes (culture, musique, Internet). Nous nous connectons donc dans l'un des deux cyber-cafés du centre. On a vu notre site pour la première fois ! Le soir, la ville donne l'impression de se ranger très tôt. Retour à l'hôtel, chambre 115. On peut surveiller les vélos de la fenêtre.

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Mardi 12 septembre : Lubeck - Cismar
Enfin un paysage inédit depuis notre départ...la plage, la mer, l'horizon. Et contrairement à de nombreuses cités balnéaires, les promoteurs ont su éviter les barrières immondes d'hôtels. Déjeuner sur une jetée. Toute la journée (65 km), nous longeons la mer, parfois sans la voir. Prévoyant d'arriver au Danemark demain, nous nous débarrassons de tous nos deutschmarks. Le soir, à Cismar, on demande un terrain ("Hallo, wir suchen eine Platze fur ein Zelt, fur ein Nacht). Comme d'hab, sauf que pour la première fois, on nous demande de l'argent en échange. On explique qu'on a tout dépensé dans l'après-midi. On est finalement autorisé à s'installer gratuitement. Ce qu'on fait, un peu embêtés par cet accueil. Demain, ferry.

Mercredi 13 septembre : Cismar - Puttgarden
Nous quittons ce lieu sans avoir eu aucune relation avec nos hôtes, preuve que parler d'argent peut gâcher une rencontre...Pour nos derniers kilomètres, l'Allemagne nous montre une face pluvieuse, qu'elle nous avait hélas peu cachée pendant ces deux semaines. En début d'après-midi, nous embarquons pour le Danemark. Ce sont nos premiers frais de déplacement.

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